Toutes les photos de ce billet ont étés prisent entre Avril et Octobre 2020
Je vous ai laissé sans nouvelle depuis le 11 Avril dernier, où du sommet de la première vague, j’observais le monde, comme bon nombre d’entre vous, depuis mon balcon, ou depuis le cercle kilométrique qui finissait par nous faire tourner en rond, comme de vulgaires poissons dans leur bocal.
Mais que s’est il passé depuis?
Et bien, j’ai essayé de garder le cap, malgré la houle, qui m’a quelques peu chahuté..
Durant le mois de Mai , j’étais limité dans mes déplacements, non seulement pour des raisons sanitaires, mais aussi pour des raisons mécaniques.
En effet, mon genou droit me rappelait rapidement à l’ordre au bout de quelques kilomètres, et l’unique heure de sortie autorisée me suffisait amplement.
Je prenais plaisir, depuis le pont, à observer tous le silence d’une mer devenue bizarrement calme..
Je devais me rendre à l’évidence :
Je n’avais plus de portance, et je partais à la dérive….
Une IRM vint confirmer le mauvais état de ma coque…. Une fissure et une « languette » du ménisque venait de me saborder le moral…. Une remise en état sous endoscopie était inévitable.
Tel le capitaine depuis le sommet de son navire, je devais me résigner à n’être désormais que le spectateur de ces vagues montagneuses que j’aimais tant parcourir..
Le 17 juin, fut une date marquée d’une croix rouge. je sombrais pour quelques heures dans des profondeurs abyssales…
Au lendemain, je consignais dans mon carnet de bord quelques conseils laissés par le « premier matelot » du bloc opératoire.
Je devrais me résoudre pour quelques mois à rester en fond de cale avec une remise en état progressive des rouages, si je voulais à nouveau pouvoir hisser la grande voile et retrouver la pleine mer…
Alors j’ai pris patience…Tel un pirate avec sa jambe de bois, j’ai un peu galéré….
Après quelques semaines, j’obtenais enfin un visa « vélo » pour retrouver le large….. C’etait deja ça!
Le plaisir de liberté était là. Même si je regardais d’un air jaloux les quelques voiliers qui se dessinaient à l’horizon et que je depassais allégrement, du haut de mon hors bord..
Le chantier naval était en cours. Kiné, musculation, venaient agrémenter mes journées.
J’ai passé une bonne partie du mois de Juillet à voguer sur les berges de l’Isère tantôt le matin aux aurores, tantôt les fins d’après midi, du coté du Bois Français. C’était devenu mon radeau de sauvetage..
Le 06 Aout, sous pavillon « Taillefer Trail Team » et en mode moussaillon, je pouvais désormais mettre à jour mes appareils de navigation pour une toute premier reprise en douceur..
J’avais le vent en poupe! Plus rien ne pouvait m’arrêter maintenant.
Les autorités ayant décrétées « La libération covidale » pour la période estivale, les eaux territoriales étaient désormais accessibles à tous.
Je jetais l’ancre sur Marseillan et profitais enfin de belles sorties maritimes. Je rentrai tous les jours au port sans problèmes mécaniques et sans jamais avoir dessalé. Je commençais à retrouver mon équilibre physique et moral.
De retour, pour ne pas mollir, je venais prendre un peu de vitesse au stade
Et j’investissais dans un rameur d’appartement, sachant que j’allais désormais devoir être vigilant et réduire la voile….
Je commençais à retrouver enfin mes points de mouillages préfères, là où j’aimais me ressourcer…
Mais c’etait malheureusement bien trop beau pour durer….
Un avis de coup de vent s’annonçait.
J’allais de nouveau chavirer…. une douleur à l’autre genou, sonnait ici un début de fin…. Une nouvelle lame de fond venait de me couper dans mon élan…
Je compris très vite que je j’aillais devoir de nouveau retourner en cale sèche….
Une IRM vient de me confirmer ce soupçon…et il va falloir de nouveau envisager les repartions nécessaires….Me revoici au point de départ..
A l’aube de cette deuxième vague annoncée depuis quelques semaines, et qui va bientot arriver et nous toucher de nouveau, j’ai voulu ici partager avec vous les quelques mois de répit que j’ai eu, avec un brin d’humour, même si cette nouvelle vague, je l’ai plutôt à l’âme…
En attendant que la mer retrouve son calme,
Je vous laisse avec cette chanson de juliette….
Ce n’est qu’un jour, un jour comme ça
On dit « ça va » mais ça va pas
Un jour à rien, un jour à spleen
Un jour à météo marine
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