oilà encore une sortie qui m’a permis de lier sport et histoire, dans un endroit bucolique mais surtout mystérieux :
~~ LE SAUT DU MOINE ~~
C’est le 8 Mars dernier, accompagné de Lamiricoré que je suis aller faire ce parcours au départ de Jarrie .
Mais avant toute chose revenons sur ce lieu-dit… Qu’a t il bien pu se passer ici? J’ai toujours porté un intérêt aux noms que portent les endroits où je vais courir, et c’est souvent en allant fouiller dans le passé (ma deuxième passion) que je trouve l’explication. Ici il a fallu poussé un peu plus loin…Vous allez comprendre :
Géographiquement nous sommes ici au sommet d’une colline au pied du Drac, torrent impétueux qui prend à cet endroit un virage à angle droit avant de poursuivre son lit en direction de Grenoble.
Alors voila ce qu’une belle légende nous raconte :
« au XVIIème siècle, un jeune moine nommé Jehan tombe amoureux de Marie, une habitante du plateau. Le jeune homme se fait passer pour un laïc afin de mieux séduire sa bien-aimée. Mais un jour où la demoiselle va prier à l’église de Champagnier, elle y aperçoit Jehan en robe de bure et s’enfuit. Il essaie de la rattraper mais la jeune fille parvient au bord du rocher surplombant la vallée pour se jeter dans le vide. Le jeune moine n’a que le temps d’attraper sa robe et fait lui aussi le grand saut. »
Une histoire qui semble tenir debout. Il y a bien eu un prieuré coté Jarrie, et l’eglise de Champagnier n’est pas si loin…Mais en tout cas, impossible de tomber dans l’eau du torrent à cet endroit précis, n’est ce pas Lamiricoré? 😉
Alors, j’ai fouillé, fouillé le passé, et je suis remonté quelques siècles plutôt pour trouver la plus plausible explication de la dénomination de ce lieu.
Le Drac, à toujours posé des problèmes aux habitants de la région grenobloise et ils se sont toujours attelés à le canaliser de différentes façon. Aujourd’hui il est en grande partie maitrisé, mais voici, (après un laborieux travail de superposition) où celui ci passait avant le XVème siècle : (les curieux pourrons cliquer sur la carte pour l’agrandir).
On notera ici qu’a l’époque le Drac se divise en deux parties, avec une petite branche, le « draquet » qui passait du coté d’Echirolles et rejoignait aussi Grenoble pour se jeter dans l’Isère du coté de la place Grenette ( oui, oui!!)
Et voila la vraie explication toute proche…
On peut lire dans « les inondations en France depuis le VI ème siecle » (1861) :
Alors….. LE MOINS…..LE MOINE….
« Le nom de Saut-du moine, donné justement au point même où ce bras le moins se séparait dans le temps du lit principal, afin de suivre une autre direction, et qui réellement formait un saut de ce lit, n’est que le résultat d’une mauvaise locution. Le Saut-du Moins serait devenu le Saut-du Moine , sans recourir a la fiction d’un religieux qui se serait jeté dans la rivière a cet endroit. »
L’expression « l’habit ne fait pas le moine » prend ici tout son sens 😉
Maintenant que ce mystère historique est enfin résolu,
revenons en 2015 sur cette sortie qui a pris fin du coté du Château de Bon Repos, un autre lieu magique…
Voici « en images qui bougent » ce joli tour du « saut du moine moins » 🙂 que j’ai eu le plaisir de partager avec Lamiricoré. Alors venez vous joindre à nous quelques minutes et respirez l’histoire et la géographie de notre belle région.
C’est par ici que ça se passe :
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